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Arlette Téphany

Arlette Téphany
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Arlette Émilie Anne TéphanyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Française
Activités
Famille
Jacques Téphany, Julien Téphany
Fratrie
Conjoint

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Arlette Téphany est une comédienne française, chanteuse, metteuse en scène, directrice de théâtre et enseignante d'art dramatique née le à Marseille et morte le dans le 20e arrondissement de Paris[1]. Elle est la première femme à avoir dirigé un Centre dramatique national en France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née en 1935 à Marseille[2], Arlette Téphany quitte rapidement le sud pour s'installer à Paris. Elle fait une licence d'anglais, puis intègre le Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD, Promo 1958[3]). Elle intègre la Guilde de Ménilmontant, une troupe amateur de théâtre fondée par Guy Rétoré. Avec lui, elle va participer, dès 1963, à la fondation du théâtre de l'Est Parisien (TEP). Jusqu’en 1971, elle y interprète notamment Marianne dans Les Caprices de Marianne[4], Mirandoline dans La Locandiera, Jenny dans L'Opéra de quat'sous, Barbara dans Major Barbara, Lady Macbethetc.

Après presque dix années au TEP, elle expérimente le cabaret, avec notamment l'enregistrement de chansons inédites de Boris Vian avec Philippe Clay, produit par Jacques Canetti[5]. Le disque ne sortira qu'à la fin des années 80, avec comme titres notables Je n'aime que moi[6], Nana's lied[7] ou encore Suicide Valse[8].

S'entame ensuite une nouvelle période de sa vie, provoquée par la rencontre de son futur époux et compagnon de route[pourquoi ?], Pierre Meyrand, en 1973. Ils ne se quitteront plus, jusqu'au décès de ce dernier en 1999. Ils fondent en 1974 leur propre compagnie, Théâtre en Liberté, puis prennent la tête du Théâtre de Chelles en Seine-et-Marne (77), où ils produiront près de trente spectacles en dix ans. Arlette Téphany y réalise ses premières mises en scènes, notamment Dom Juan (par les femmes) de Molière, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, L’Illusion comique de Corneille, La Tempête de Shakespeare, Les Nonnes d’Éduardo Manet, Fin de siècle de Jacques Téphany, Rhinocéros d’Eugène Ionesco, Mille Francs de récompense de Victor Hugo.

Preuve du succès de leur duo, Arlette Téphany et Pierre Meyrand sont nommés en 1986 directeurs du Centre dramatique national du Limousin, renommé La Limousine. Artisans de la décentralisation, ils emmènent leur troupe jusque dans les granges de la région[9].

Arlette Téphany devient ainsi la première femme nommée à la tête d’un Centre dramatique national. Elle y met en scène plus de vingt spectacles dont L’Iliade d’après Homère, Sleuth (Le Limier) de Peter Shaffer, Le Triomphe de l’amour de Marivaux, La Vie de Galilée de Brecht, Le Soir des rois de Shakespeare, Le Retour de Casanova d’après Shnitzler, Rodogune de Corneille, Le Bourgeois gentilhomme de Molière, Une ardente patience d’après Antonio Skarmeta, Du vent dans les branches de sassafras de René de Obaldia, La Panne d’après Dürrenmatt, L’Illusion comique de Corneille, Neuf et demi de Jacques Téphany, etc. Elle interprète également les rôles principaux de La Folle de Chaillot, La Cerisaie, Les Chaises, Rodogune, La Machine infernale, Winnie dans Oh, les beaux jours de Beckett... L'apogée de l'aventure de La Limousine sera certainement le spectacle Les affaires sont les affaires mise en scène de Régis Santon, qui obtient trois Molières en 1995 : meilleur spectacle subventionné, meilleur comédien (Pierre Meyrand), meilleur décor.

En dix années de direction, leur succès est complet, autant en termes de nombre de leurs créations et leur audace, que du nombre d'abonnés, qui a cru de façon exponentielle (700 à 5 000 en fin de mandat[10]). Malgré une pétition lancée par les habitants et acteurs institutionnels, leur mandat n'est pas renouvelé par le ministère de la culture. Ils reviennent à Paris en 1996.

L'aventure artistique d’Arlette Téphany et Pierre Meyrand se poursuit sous la forme d’une compagnie indépendante, ATPM Théâtre (leurs initiales). Elle reprend Rodogune de Pierre Corneille au Petit-Montparnasse (rôle de Cléopâtre), joue dans La Douleur de Marguerite Duras au Théâtre de la Main d’or puis au Festival d’Avignon et au Festival de Sarlat (elle jouera le texte plus de 300 fois), Sur les sommets, le repos de Thomas Bernhard au Théâtre de l’Union à Limoges puis au Théâtre 14 à Paris (rôle de Madame Meister, avec Pierre Meyrand dans celui de Monsieur Meister), Les Combustibles d’Amélie Nothomb au Théâtre Essaïon puis au Studio des Champs-Élysées, Un chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche au Théâtre du Renard puis en tournée.

Après la disparition brutale de Pierre Meyrand en 1999, elle se tourne peu à peu vers la pédagogie à l'École de Jean Périmony, qu'elle a connu au Conservatoire. Elle y donne des cours de Tragédie Classique et de Diction[11].

Elle meurt le 31 juillet 2018 dans le 20e arrondissement de Paris[12] des suites d'une longue maladie. Elle repose à Cavaillon[13]. Le Figaro lui rend un hommage appuyé en exposant son engagement pour le théâtre tout au long de sa vie[14].

Engagement[modifier | modifier le code]

Elle est présidente de l'Union des Artistes de 2005 à 2018, dont le Gala annuel est un spectacle de cirque caritatif dans le but d'aider les artistes dans le besoin[15].

Première femme à diriger un Centre dramatique national, militante politique[16],[17] et syndicale (Syndicat Français des Artistes - SFA/CGT[18]), enseignante, c'est à ce titre qu'elle initia le film de Daniel Cling Une aventure théâtrale : trente ans de décentralisation, où elle apparaît aux côtés des pionniers de cette époque (Jean Vilar, Jack Ralite, Roger Planchon, Pierre Debauche, Jeanne Laurent, etc.)

Vie Privée[modifier | modifier le code]

Elle est la compagne de Pierre Meyrand de 1973 à 1999, avec qui elle a un fils, Jean.

Son père fut acteur et metteur en scène, et son frère est Jacques Téphany, auteur, homme de théâtre et directeur de la Maison Jean Vilar (jusqu'en 2017).

Théâtre[modifier | modifier le code]

Comédienne[modifier | modifier le code]

Metteuse en scène[modifier | modifier le code]

Adaptatrice[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Elle a travaillé pour le cinéma ou la télévision avec Claude Santelli (Lancelot du Lac), Pierre Badel, Guy Lefranc, Guy Jorré, Patrice Leconte, Coralie Fargeat, François Breniaux…

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. « Arlette Téphany ancienne directrice du Centre dramatique national », FRANCE 3 Nouvelle Aquitaine,‎ ([1], consulté le ).
  3. www.rueduconservatoire.fr
  4. Critique de la pièce par Bernard Dort dans Théâtre populaire no 53, 1er trimestre 1964, p. 120-122.
  5. Pochette de l'album
  6. Je n'aime que moi par Arlette Téphany youtube.com
  7. Nana's lied par Arlette Téphany youtube.com
  8. Suicide Valse par Arlette Téphany youtube.com
  9. « Arlette Téphany, une grande figure du théâtre », sur WebThéâtre : Actualité des spectacles, théâtre, opéra, musique, danse - Paris (consulté le ).
  10. « Mémoire de Mathilde Bombeaux : Le Théâtre de l’Union, Centre dramatique national du Limousin » (consulté le ).
  11. Hommage à Arlette Site de l’École Jean Périmony
  12. Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 19 janvier 2020)
  13. Article de profession-spectacle.com
  14. « Disparition d'Arlette Téphany, une vie pour le théâtre », FIGARO,‎ ([2], consulté le ).
  15. « Union Des Artistes », sur uniondesartistes.fr (consulté le )
  16. Arlette Téphany, un vie au service de la culture Parti communiste groupe du 10ème arr.
  17. Notre amie Arlette Téphany nous a quitté Parti Communiste français
  18. Elections au Syndicat des artistes Interprètes
  19. Archives du Spectacle

Liens externes[modifier | modifier le code]