Wikipédia, l'encyclopédie libre

Charles Baudouin

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Baudouin.

Charles Baudouin
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université de Genève (à partir de )
Institut Jean-Jacques-Rousseau (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Chaire
Professeur associé (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Maîtres
Distinction
Archives conservées par
Archives littéraires suisses (CH-000015-0: ALS-Baudouin)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Charles Baudouin, né à Nancy le - mort à Saconnex-d'Arve, Genève le , est un psychanalyste et écrivain français. Il articule ses propres théorisations avec les apports de Sigmund Freud, de Carl Gustav Jung et de Alfred Adler.

Itinéraire[modifier | modifier le code]

Après des études de lettres, Charles Baudouin se forme à la philosophie à la Sorbonne où il est marqué par les personnalités de Pierre Janet et Henri Bergson. En 1913, alors jeune licencié en philosophie, Baudouin s’intéresse aux travaux d'Émile Coué et contribue à le rendre célèbre. Il cofonde, la même année, avec Coué, l’École lorraine de psychologie appliquée[2].

En 1915, Pierre Bovet et Édouard Claparède l'invitent à participer aux travaux de l'Institut Jean-Jacques Rousseau, future faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'université de Genève, où il est nommé professeur. Sa présence en Suisse lui permet de se rapprocher de Romain Rolland dont le manifeste Au-dessus de la mêlée est pour lui une révélation[3].

Baudouin fait trois analyses : une première analyse avec le Dr Carl Picht[4], de formation jungienne, c'est-à-dire formé en et par la psychologie analytique. Après sa rencontre avec Sigmund Freud à Vienne en 1926, il entreprend une seconde analyse, « didactique », de 1926 à 1928, avec le Dr Charles Odier, freudien. Enfin, il entreprend une nouvelle expérience analytique avec une analyste jungienne, Tina Keller-Jenny (1887-1985), seule élève de C. G. Jung pratiquant à Genève durant l'entre-deux-guerres[5].

Il n'a pas non plus négligé les fondements historiques de la psychanalyse, notamment la suggestion et l’hypnose.

Son parcours et toute sa pratique thérapeutique, dont la thérapie des enfants et l'éducation[6] (voir l'Âme enfantine et la psychanalyse), le conduisent à articuler les apports respectifs de Freud et Jung avec ses propres découvertes[7]. « L'alternative Freud ou Jung doit être dépassée, nous devons être pour la psychanalyse », disait-il et il ajoutait « C'est comme si on vous demandait : Êtes-vous pour Newton ou pour Einstein? À quoi il n'est qu'une seule réponse : Je suis pour la physique »[7].

Il a apporté à l'édifice psychanalytique sa contribution personnelle dans De l'instinct à l'esprit, notamment le concept d'automate, de tendance différent de celui de pulsion (élan de l'être lui-même vers l'avenir), la distinction et la nomination de nouveaux complexes, l'importance donnée aux conflits extra ou intrapsychiques. On lui doit également le terme de « psychagogie » (des mots grecs « psychê », âme et « ago », je conduis).

Il fonde en 1924 l'Institut international de psychagogie et de psychothérapie, qui prend ensuite le nom de Institut international de psychanalyse et de psychothérapie Charles Baudouin, dont le siège est à Genève.

Il publie une revue pacifiste, Le Carmel, et publie divers articles politiques et philosophiques surtout de 1933 à 1935 et, en alternance, une revue mensuelle Les Cahiers du Carmel et ce dès 1917. Ces revues ayant cessé de paraître, Baudouin les remplaça par le Bulletin trimestriel de l’Institut international de psychagogie, qui devint en 1931 la revue Action et Pensée. Cette revue paraît toujours à raison de 2 numéros par an.

Concepts théoriques[modifier | modifier le code]

Baudouin étaie sa méthodologie sur trois niveaux (la psychagogie), selon le degré de participation de l’inconscient. Elle comporte donc trois sortes de méthodes employées séparément, successivement ou simultanément selon les cas. Ces méthodes sont dites respectivement « éducatives », « suggestives » ou « psychanalytiques ».

Du conscient au conscient[modifier | modifier le code]

La réalisation consciente d’une idée préalable consciente : « méthodes éducatives »[8],[9].

Du conscient à l’inconscient[modifier | modifier le code]

La réalisation inconsciente d’une idée préalable consciente : « méthodes suggestives »[10],[11],[12].

De l’inconscient à l’inconscient[modifier | modifier le code]

Sept instances.

La synthèse psychanalytique de Baudouin repose principalement sur les concepts freudiens, jungiens et adlériens de base plus les siens propres en dégageant la complémentarité vivante et dynamique. Reprenant la notion freudienne d’instances comme « différentes substructures de l’appareil psychique » ou sous-personnalités, Baudouin rassemble en une représentation le schéma « des sept partenaires du Moi »[13],[14], comprenant :

De leurs oppositions, accords ou complémentarité, va dépendre l’équilibre toujours mouvant du système psychique.

Institut international de psychanalyse et de psychothérapie[modifier | modifier le code]

Cet institut est fondé officiellement à Genève en 1924 par Charles Baudouin sous le nom de « Institut International de psychagogie et de psychothérapie ». Son comité de patronage comprend, au fil du temps, Adler, Allendy, Bachelard, Besse, Coué, Driesch, Durand, Eliade, Flournoy, Flugel, Freud, Guitton, Hesnard, Huyghe, Janet, Jung, Laforgue, Maeder et Meng. Les premiers directeurs sont Baudouin, Bovet et Claparède.

Il est le plus ancien institut francophone de psychanalyse.

L'institut regroupe aujourd'hui en Europe plus d'une centaine de praticiens et se trouve représenté dans quatre pays : Belgique, France, Italie et Suisse. Il poursuit un travail constant de recherche sur les plans théorique, pratique, organise des conférences, des séminaires, des symposiums ouverts au public et n'a jamais cessé de former de nouveaux membres dans l'esprit d'ouverture qui caractérisait sa pratique.

Critique[modifier | modifier le code]

Charles Baudouin fait partie des psychanalystes critiqués[pourquoi ?] par Simone de Beauvoir dans son ouvrage le deuxième sexe[15].

Fonds Charles Baudouin[modifier | modifier le code]

Les fonds d'archives de Charles Baudouin peuvent se consulter dans les lieux suivants :

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages psychanalytiques[modifier | modifier le code]

Certains ouvrages ont été traduits en allemand, anglais, espagnol, italien, norvégien et suédois.

Autres ouvrages[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

Traductions[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.helveticarchives.ch/detail.aspx?ID=168184 » (consulté le )
  2. Jean-Pierre Magnes, Luc Teyssier d'Orfeuil, La Méthode Coué pour les nuls, Edi8 - First Editions, 2013
  3. Blum A., Correspondance (1916-1944) entre Romain Rolland et Charles Baudouin - une si fidèle amitié, Lyon, Césura, 2000.
  4. Mireille Cifali, « Baudouin, Charles », p. 183-184, in Alain de Mijolla, Dictionnaire international de la psychanalyse, Calmann-Lévy, 2002.
  5. Serina, Florent, 1980-, C.G. Jung en France : rencontres, passions et controverses (ISBN 978-2-251-45198-5 et 2-251-45198-6, OCLC 1292744281, lire en ligne)
  6. Perraud O., Charles Baudouin. La psychagogie ou l'éducation permanente, Paris, José Millas-Martin, 1966
  7. a et b Duruz N. & Gennart M., Traité de psychothérapie comparée, p. 156, Genève, Médecine & Hygiène, 2002.
  8. Baudouin Ch., La Force en nous, Nancy-Genève, Ed. de la Société lorraine de Psychologie Appliqué – Ed. du Carmel, 1923, 1950
  9. Baudouin Ch., Mobilisation de l’énergie. Éléments de psychagogie théorique et pratique, Ed. Pelman, Paris, 1931
  10. Baudouin Ch., Suggestion et autosuggestion, Neuchâtel-Paris, Delachaux&Niestlé, 1919, 1922, 1938 et 1951
  11. Baudouin Ch., Psychologie de la suggestion et autosuggestion, Neuchâtel-Paris, Delachaux&Niestlé, 1924
  12. Baudouin Ch., Qu’est-ce que la suggestion ?, Neuchâtel-Paris, Delachaux&Niestlé, 1924. Paris, Ed. Le Hameau, 1982
  13. Baudouin Ch., L’Âme enfantine et la psychanalyse, Neuchâtel-Paris, Delachaux&Niestlé, 1931. Deuxième édition augmentée 1951, 1964
  14. Baudouin Ch., De l’instinct à l’esprit, Paris, Desclée de Brouwer, 1950. Neuchâtel-Paris, Delachaux&Niestlé, 1970. Paris, Ed. Imago, 2007.
  15. Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe. édition Gallimard / Folio essai, 1976. p. 86
v · m
Concepts Carl Jung
Partisans
Ouvrages
Institutions
Articles liés