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L'article publié sur Rudolf Vrba est très fidèle à l'extraordinaire témoignage écrit par l'auteur lui-même (avec l'assistance de Alan Bestic; une des éditions =, "Je me suis évadé d'Auschwitz", Ed. J'ai Lu, 2018). Cependant, l'article fait allusion à des polémiques concernant la suite donnée par les autorités juives de Hongrie à l'alerte pressante donnée par Vrba quant à l'imminence de la déportation des Juifs hongrois, sous la supervision de A. Eichmann. Il n'y a, en vérité, aucune polémique, c'est essentiel de le souligner. La vérité, pour incroyable qu'elle puisse être, est la suivante : alors que Rudolf Vrba et son compagnon insistaient pour que soient immédiatement alertés tous les juifs hongrois, afin que ceux-ci fuient ou se soulèvent contre le projet imminent de déportation (en fait, alors que les deux évadés parvenaient en Slovaquie, but de leur évasion, au moins deux longs trains de déportés font route vers le grand (7 km de périmètre barbelé et fortifié) camp d'extermination de Birkenau-Auschwitz, en Pologne), que fait l'autorité juive hongroise la plus compétente à l'époque, à savoir le Dr Rudolf Kastner, chef du comité juif hongrois de secours ? Il porte lui-même le rapport à ... Adolf Eichmann, en demandant des explications ... Incroyable, mais vrai ! Eichmann explique même à son interlocuteur qu'il ne veut pas d'un second "ghetto de Varsovie", soulèvement au cours duquel l'armée allemande avait été obligée de mobilisée 33.000 hommes avec tanks et canons. Kastner obtient tout juste la liberté pur à peine deux mille juifs dont une bonne partie de sa propre famille. Il ne fait rien pour prévenir les autres futurs déportés ! Telle est malheureusement l’exacte vérité. Ce fait brutal a été amplement confirmé par la justice israélienne elle-même, comme le rappelle R. Vrba dans son témoignage, La fantastique naïveté du Dr Kastner est la première cause de la déportation rapide de 400.000 juifs hongrois, Eichmann, et ses quelque 150 SS sur place (un tout petit nombre, contrairement à ce qu'on aurait pu supposer) comprenant immédiatement d'où vient la fuite, et donnant l'ordre à la gestapo de tout faire pour retrouver et liquider Vrba et son compagnon d'évasion. Pendant ce temps, les fours crématoires de Birkenau brûlent 12.000 cadavres par jour.... Sur le million de juifs hongrois, les quelque 600.000 survivants n'ont dû leur salut qu'au fait que Vrba, toujours lui, a pu rencontrer, toujours en Slovaquie, le nonce du Vatican. C'est bien grâce à celui-ci que, deux mois plus tard, une lettre de protestation signée du pape est remise entre les mains du régent hongrois Horthy, catholique mariée à une juive, qui donne l'ordre de suspendre les déportations. La Croix rouge internationale s'est aussi mobilisée dénonçant publiquement les événements de Hongrie. Le rapport vrba parvient également à Churchill et à Roosevelt, mais, à part un rapide passage en juin 1944, aucun bombardement allié ne détruira durablement les voies ferrés menant au centre d'extermination de Birkenau conçu par Himmler. L'avertissement de Vrba date de juin 1944. Après toutes ces épreuves, Vrba trouve le courage de se joindre aux partisans pour combattre les nazis. Reste donc bien l'essentiel: malgré toute la précision de R. Vrba et de son compagnon Fred Wetzler, nombreuses furent les autorités juives à refuser de croire à l'impensable. Un des très rares à les voir crus, le rabbin Weissmandel (qui parvint à s'évader de son propre train de déportation ...), fit tout pour prévenir les communautés juives de Turquie et du Proche-orient, mais ne reçut jamais la moindre réponse à ses courriers. A noter le courage exceptionnel de nombreux Slovaques et Polonais qui favorisèrent les évasions en dépit des risques mortels de dénonciation. Rappelons enfin qu'en Slovaquie, le régime du sinistre Mgr Tiso était à la botte des nazis, les féroces gardes Hlinka s'efforçant d'imiter en tous points les SS. Si on fait la liste des obstacles à la survie de Vrba, il n'est pas exagéré de parler de miracle en ce qui concerne son évasion. Il FAUT lire son témoignage !