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Grades de l'Armée de terre française

Maréchaux de France[modifier | modifier le code]

Placé tout en haut de la hiérarchie militaire, le titre de maréchal de France n'est pas un grade mais une dignité dans l’État[1]. Il existait auparavant une dignité supérieure, celle de maréchal général. Le titre de maréchal de France ne peut être conféré selon la coutume qu'à un officier général ayant commandé victorieusement en temps de guerre.

Outre les sept étoiles portées sur l’uniforme, le symbole du maréchalat est le bâton de velours bleu parsemé d’étoiles sur lequel est écrit : « Terror belli, decus pacis » (Terreur en temps de guerre, honneur en temps de paix).

Désignation Appellation Niveau de commandement habituel Insignes
Maréchal de France « Monsieur le Maréchal » armée

Officiers[modifier | modifier le code]

Il existe un corps des officiers des armes[2], un corps des officiers du corps technique et administratif (CTA)[3] et un corps des officiers du cadre spécial[4], qui ont les mêmes appellations ; ce dernier corps est mis en extinction.

Prédicat[modifier | modifier le code]

Appellation et genre de l'officier[modifier | modifier le code]

Lorsque l’officier est un homme, on s'adresse à lui en faisant précéder son grade de « mon » (abréviation de monsieur). Un officier féminin s'appelle directement par son grade. Un sous-lieutenant ou un aspirant sont appelés « mon lieutenant » ou « lieutenant » selon la règle précisée ci-dessus. Les appellations restent identiques, quel que soit le grade de la personne qui s'adresse à l'officier[5]. Le règlement de discipline générale autorise d'appeler un subordonné directement par son nom.

Appellation d'adjudants et d'adjudants-chefs de la cavalerie[modifier | modifier le code]

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Dans l’arme blindée et cavalerie (ABC), une tradition remontant à l’époque napoléonienne veut que les adjudant-chefs et adjudants soient appelés par la formule « mon lieutenant ». Cette tradition proviendrait du fait que, pendant les batailles meurtrières des campagnes de la Grande Armée, les sous-officiers supérieurs de la cavalerie prenaient le commandement lorsque tous les officiers subalternes avaient été tués au combat. Ils y auraient gagné cette appellation, entrée dans la tradition. Cet usage est consacré par les textes issus de l'École d'application de l'ABC. Il existe un débat de puristes pour savoir s'il ne convient pas de réserver cette appellation aux seuls sous-officiers exerçant la fonction de chef de peloton. Les mêmes puristes considèrent que cet usage ne s'appliquerait pas dans un régiment de chars de combat. En effet, cette subdivision de l’ABC (regroupant les chars de combat), née sous les auspices de l'artillerie (d'assaut) en 1917, qui a ensuite prospéré sous l'égide de l'infanterie, a été incorporée à l’ABC en 1943, bien après l'apparition de cet usage[N 1].

Appellation d'officiers par les civils[modifier | modifier le code]

Une personne de la société civile n'a pas obligation d'utiliser le grade pour s'adresser à un officier. Par politesse, les hommes de la société civile peuvent s'adresser à un officier en l'appelant par son grade sans le faire précéder de « mon »[6].

Officiers généraux[modifier | modifier le code]

Le nom général vient de capitaine général, c’est-à-dire le capitaine qui commande toute l’armée.

Les officiers généraux des armes sont tous considérés comme « interarmes » : ils sont aptes à commander tout type de formation. Leurs fourreaux d’épaule sont exempts de tout insigne d’arme. Ils ont un uniforme comportant des boutons dorés, ornés d’un hausse-col chargé d’une étoile brochant un faisceau de verges surmonté d’un casque taré de face, et surbrochant un trophée de six drapeaux.

Les officiers généraux sont répartis en deux sections :

Les officiers généraux peuvent être radiés des cadres en application d’une sanction disciplinaire, ce qui entraîne leur radiation de la première ou de la deuxième section des officiers généraux.

Le dernier grade de la hiérarchie militaire est général de division. Les généraux de corps d'armée et les généraux d'armée constituent des rangs (un général de division est élevé au rang et appellation de général de corps d'armée, puis éventuellement à celui de général d'armée).

Officiers généraux
Désignation Appellation Niveau de commandement habituel Insignes
Général d'armée

Abréviation : GA

mon général ou général (féminin) armée
Général de corps d'armée

Abréviation : GCA

mon général ou général (féminin) corps d'armée
Général de division

Abréviation : GDI

mon général ou général (féminin) division
Général de brigade

Abréviation : GBR

mon général ou général (féminin) brigade

Officiers supérieurs[modifier | modifier le code]

Note : sont représentés ci-dessous les galons de couleur dominante « or » en vigueur dans l’infanterie, l’artillerie, le génie, les transmissions, l’aviation légère de l’Armée de terre et les Spahis (cavalerie). Pour la cavalerie, le train, le matériel, les anciennes armes montées et les chasseurs (infanterie) dont la couleur dominante est l'argent, il convient d'inverser la couleur[7].

Officiers supérieurs
Désignation Appellation Niveau de commandement habituel Insignes
Colonel

Abréviation : COL

mon colonel ou colonel (féminin) régiment
Lieutenant-colonel

Abréviation : LCL

mon colonel ou colonel (féminin) régiment
Commandant
chef de bataillon dans l’infanterie, le génie ou les transmissions
chef d’escadrons dans la cavalerie
chef d’escadron dans l’artillerie ou le train

Abréviation : CDT, CBA, CES, CEN

mon commandant ou commandant (féminin) bataillon ou groupe d’escadrons

Officiers subalternes[modifier | modifier le code]

Officiers subalternes
Désignation Appellation Niveau de commandement habituel Insignes
Capitaine

Abréviation : CNE

mon capitaine ou capitaine (féminin) compagnie, escadron, batterie, escadrille chef adj
Lieutenant

Abréviation : LTN

mon lieutenant ou lieutenant (féminin) section ou peloton
Sous-lieutenant

Abréviation : SLT

mon lieutenant ou lieutenant (féminin) section ou peloton
Aspirant

Abréviation : ASP

mon lieutenant ou lieutenant (féminin) section ou peloton.
Élève-officier

Abréviation : EO

mon lieutenant ou lieutenant (féminin). Élève en école : Polytechnique, ESM, EMIA, EMAC, EOFIA, EOR.

Élèves-officiers[modifier | modifier le code]

Les insignes de grade des élèves officiers varient selon l'armée. Pour l'Armée de terre, les insignes diffèrent selon l'École de formation d'officiers considérée[8] :

Sous-officiers[modifier | modifier le code]

Note : sont représentés ci-dessous les galons de couleur dominante « or » en vigueur dans l’infanterie, l’artillerie, le génie, les transmissions, l’aviation légère de l’Armée de terre et les Spahis (cavalerie). Pour la cavalerie, le train, le matériel, les anciennes armes montées et les chasseurs (infanterie) dont la couleur dominante est l'argent, il convient d'inverser la couleur[7].

Sous-officiers
Désignation Appellation Niveau de commandement habituel Insignes
Major

Abréviation : MAJ

major section ou peloton
Adjudant-chef

Abréviation : ADC

mon adjudant chef ou adjudant chef (féminin)
mon lieutenant ou lieutenant (féminin) dans la cavalerie
section ou peloton
Adjudant

Abréviation : ADJ

mon adjudant ou adjudant (féminin)
mon lieutenant ou lieutenant (féminin) dans la cavalerie
section ou peloton
Sergent-chef BM2

Pas un grade à proprement parler. Galon remis depuis le 7 septembre 2022 aux sergents-chefs titulaires du BM2 (ex-BSTAT) depuis le 1er juillet 2022[11].
Maréchal des logis-chef (armes montées),

Abréviation : SCH, MCH

chef groupe ou section
Sergent-chef
Maréchal des logis-chef (armes montées),

Abréviation : SCH, MCH

chef groupe et adjoint au chef de section ou peloton
Sergent
Maréchal des logis (armes montées),

Abréviation : SGT, MDL

Sergent
Maréchal des logis
groupe
Élève sous-officier lors de son séjour à l’ENSOA.

Abréviation : EVSO

Sergent à la sortie de l'ENSOA
Élève sous-officier

Étymologiquement un major est le principal sous-officier.

Un adjudant est l'adjoint ou l’aide d’un officier. De l'espagnol ayudante, du verbe ayudar (« aider »), lui-même issu du latin adjutare, fréquentatif de adjuvare (« aider »).

Un sergent, du latin serviens, sert dans l’Armée.

Habituellement, un aspirant ou un sous-lieutenant (chefs de section), qui sont des officiers débutants, ont pour adjoint un adjudant ou même un adjudant-chef, qui sont des sous-officiers expérimentés. Alors qu’un lieutenant qui commence à prendre de l’expérience a pour adjoint un chef, qui se forme à commander une section.

Le grade de sergent-major, non attribué depuis 1976, était compris entre les grades de sergent-chef et d'adjudant. Le dernier sergent-major a pris sa retraite en 1985.

Militaires du rang[modifier | modifier le code]

La couleur des galons « cul de dé » des militaires du rang est différente suivant l'arme ou le service[12] :

Désignation Appellation Niveau de commandement habituel Insignes
Caporal-chef de première classe
Distinction créée en 1999.

Abréviation : CC1, BC1

caporal-chef / Brigadier-chef Trinôme (très rare) ou groupe
Caporal-chef ou
Brigadier-chef (armes montées)

Abréviation : CCH, BCH

caporal-chef / Brigadier-chef Trinôme ou groupe
Caporal ou Brigadier (armes montées)

Abréviation : CPL, BRI

caporal / Brigadier Trinôme
Soldat de première classe. Officiellement, il s’agit d’une distinction et non d’un grade.

Abréviation : 1CL

soldat, première classe ou par le nom Pas de commandement sauf cas spéciaux (fonction de caporal ou brigadier).
Soldat

Abréviation : SDT


Alpin
Cavalier
Canonnier
Chasseur
Conducteur
Cuirassier
Dragon
Hussard
Légionnaire
Marsouin
Musicien
Sapeur
Servant
Spahi
Transmetteur

soldat ou par le nom Pas de commandement

Familièrement, l'insigne de soldat est appelé « moquette », « gazon » ou « pelouse » car le carré de velcro qui fixe le galon de poitrine à la tenue de combat est vide. Le règlement militaire interdit de désigner les soldats par le terme de deuxième classe. Seule la désignation première classe est autorisée, pour les soldats concernés.

À ces chevrons s’ajoutaient des distinctions pour différencier les engagés (présence d'un liseré) des appelés, ainsi que des brisques pour l’ancienneté[N 4]. Le grade de maître ouvrier[N 5] était situé entre le grade de soldat et celui de caporal. Le maître ouvrier portait un galon de caporal, sur une seule manche. Ce grade a existé uniquement dans les armes du génie, des transmissions et du matériel. Le surnom attribué au maître ouvrier était « caporal jusqu'à midi ».

Attributs et insignes distinctifs de tradition par armes et services de l'Armée de terre[modifier | modifier le code]

L'appartenance des militaires de l'armée de terre à une arme, une subdivision d'arme, un service, un corps statutaire, un corps de troupe ou une école est représentée au-dessus des marques de grade sur les fourreaux d'épaule par les attributs distinctifs suivantes, brodées sur drap de couleur[13] :

Infanterie[modifier | modifier le code]

Arme blindée et cavalerie[modifier | modifier le code]

Artillerie[modifier | modifier le code]

Génie et transmissions[modifier | modifier le code]

Train et matériel[modifier | modifier le code]

Autres armes, corps et unités[modifier | modifier le code]

Divers[modifier | modifier le code]

Anciens corps[modifier | modifier le code]

Commissaires de l'Armée de terre[modifier | modifier le code]

Depuis le , le corps des commissaires de l'Armée de terre a été supprimé pour être remplacé par le Corps des commissaires des armées du Service du commissariat des armées. Leur hiérarchie était la suivante :

Grade de commissaire commandant de l'Armée de terre
Désignation Appellation Insignes
Commissaire général de corps d'armée Monsieur le commissaire général
Commissaire général de division Monsieur le commissaire général
Commissaire général de brigade Monsieur le commissaire général
Commissaire colonel Monsieur le ou Madame la commissaire
Commissaire lieutenant-colonel Monsieur le ou Madame la commissaire
Commissaire commandant Monsieur le ou Madame la commissaire
Commissaire capitaine Monsieur le ou Madame la commissaire
Commissaire lieutenant Monsieur le ou Madame la commissaire
Commissaire sous-lieutenant Monsieur le ou Madame la commissaire
Élève commissaire Monsieur le ou Madame la commissaire

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Une particularité concerne le 501e/503e régiment de chars de combat (RCC) de Mourmelon où l'escadron d'éclairage et d'investigation est issu de la cavalerie — et non des régiments de chars de combat — et peut donc respecter la tradition de l’arme blindée et cavalerie.
  2. Le commissariat de l'Armée de terre a été dissous le .
  3. La dernière unité héritière des traditions de zouaves est le centre d'entraînement commando-9e régiment de zouaves dissous en 2006.
  4. Une brisque correspondait à cinq ans d’ancienneté, et jusqu’à quatre brisques étaient possibles.
  5. À ne pas confondre avec les maîtres ouvriers du commissariat de l'Armée de terre, qui avaient rang d'adjudant-chef, d'adjudant ou de sergent-chef selon leur ancienneté.
  6. Plus de 15 ans de service.
  7. Traditions Armée d'Afrique.
  8. N'est plus porté.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Article L4131-1 du Code de la défense »
  2. Décret no 2008-940 du portant statut particulier du corps des officiers des armes de l'armée de terre.
  3. Décret no 2019-194 du portant statut particulier des officiers des corps techniques et administratifs de l'armée de terre.
  4. Décret no 76-1001 du portant statut particulier du corps des officiers du cadre spécial de l'armée de terre.
  5. Instruction N° 201710/DEF/SGA/DFP/FM/1 d'application du décret relatif à la discipline générale militaire du 4 novembre 2005, p.25
  6. « De la civilité... civile et militaire », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b Thiéblemont, André, « Le double langage du galon dans l'armée de terre », Mots. Les langages du politique, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 51, no 1,‎ , p. 103–110 (DOI 10.3406/mots.1997.2410, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Boréale - Accueil », sur bo.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  9. Décret n° 2008-948 du 12 septembre 2008 relatif au grade d'aspirant
  10. http://www.st-cyr.terre.defense.gouv.fr/index.php/Les-formations-d-eleves/Le-4e-bataillon-de-l-Ecole-Speciale-Militaire-de-Saint-Cyr/Scolarite
  11. DRHAT, « Première remise du nouveau galon de SCH BM2 par le CEMAT », sur rh-terre.defense.gouv.fr (consulté le )
  12. Instruction no 10300/DEF/EMAT/LOG/ASH -DEF/DCCAT/LOG/REG relative aux tenues et uniformes des militaires des armes et services de l’Armée de terre du .
  13. « Boréale - Accueil », sur bo.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  14. « Les emblèmes de dix unités dissoutes attribués à des organismes de formation », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr (consulté le )
  15. « Le 402ème Régiment d'Artillerie a été dissous », sur Zone Militaire, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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