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Jean Macé

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Jean Macé
« Jean Macé, littérateur », photographie de l'Atelier Nadar[Note 1].
Fonctions
Sénateur inamovible
-
Président
Ligue de l'enseignement
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
MonthiersVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Pseudonyme
Jean MoreauVoir et modifier les données sur Wikidata
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Jean François Macé, né le à Paris (ancien 3e arrondissement) et mort le à Monthiers (Aisne), est un pédagogue, enseignant, journaliste et homme politique français. Issu d'un milieu ouvrier, franc-maçon, il est l'un des fondateurs de la Ligue de l'enseignement.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d’une famille d'ouvriers (son père est conducteur de voitures de roulage), Jean Macé poursuit une excellente scolarité au collège Stanislas de Paris. Très tôt, il travaille entre autres pour le journal La République.

Contraint de quitter Paris après le coup d'État du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte, il trouve refuge en AlsaceBeblenheim, Haut-Rhin), où il applique sa conception de la pédagogie dans une école de jeunes filles. Enseignant, il a l’idée d’écrire pour les enfants des ouvrages de vulgarisation scientifique, comme L’Histoire d’une bouchée de pain, lettres à une petite fille sur nos organes et nos fonctions, publié en 1861 et qui connaît un grand succès. Il écrit aussi des articles dans L'Économiste français, hebdomadaire économique fondé en 1862 par Jules Duval (1813-1870).

Il œuvre pour l’instruction des masses en fondant le Magasin d'éducation et de récréation en 1864 avec l'éditeur Pierre-Jules Hetzel, puis en créant la Ligue de l'enseignement en 1866, qui se bat pour l’instauration d’une école gratuite, obligatoire et laïque. C'est à cette époque qu'il se lie d'amitié avec l'officier Louis-Nathaniel Rossel (futur délégué à la guerre de la Commune de Paris), partisan de l'éducation des classes ouvrières, puis Maurice Berteaux, député de Seine-et-Oise.

Tablier brodé et cordon de maître franc-maçon de Jean Macé.

Il est élu sénateur inamovible en 1883.

Il meurt et est inhumé à Monthiers. Ses cendres seront transférées à Beblenheim[1] le . Toutefois, un cénotaphe continue de perpétuer sa mémoire au cimetière de Monthiers[2].

Ses engagements[modifier | modifier le code]

Jean Macé est un adepte du fouriérisme, duquel il retient les principes de coopération et de solidarité[3]. Faisant de l'école gratuite et laïque son cheval de bataille, il fait paraître sous pseudonyme Lettres d’un paysan d’Alsace à un sénateur sur l’instruction obligatoire dans le journal L’Industriel alsacien.

Sans être lui-même spirite, c'est pourtant avec l'aide de P.-G. Leymarie (comptable et chez qui elle est domiciliée), C. Flammarion (président) ou E. Vauchez (secrétaire) qu'est fondée l'antenne parisienne de la ligue de l'enseignement[4].

Avant cela, en juin 1866, il est initié à la loge maçonnique « La Parfaite Harmonie » de Mulhouse[5],[6]. Il est présenté aux loges de « La fidélité » de Colmar et devient même membre des « Frères réunis » de Strasbourg en 1869[7]. À la suite de la défaite de 1870, il influence le Grand Orient de France et lui donne une orientation davantage patriotique et chauvine[8]. De plus, il finit par devenir membre d'honneur de la loge nancéienne « Saint-Jean-de-Jérusalem » en 1884[9].

Œuvres et publications[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Buste de Jean Macé, photographie de presse (négatif sur verre), Agence Roll, 1912.

En 1869, Jules Verne, auteur contemporain également édité chez Hetzel et co-directeur avec Hetzel et Macé du Magasin d'éducation et de récréation, met l'ouvrage de Jean Macé intitulé Les Serviteurs de l'estomac entre les mains du Pr Arronax dans Vingt Mille Lieues sous les mers[10]. Il le mentionne aussi dans le chapitre X de Paris au XXe siècle[11].

Un monument à Jean Macé[12], réalisé par André Massoulle, fut inauguré le sur la place Armand-Carrel dans le 19e arrondissement de Paris[13]. Les éléments de bronze ont été fondus sous l'Occupation. Le piédestal du monument est resté en place pendant un certain temps, puis a été remplacé en 1961 par une borne de granit comportant un médaillon de bronze réalisé par Albert David.

La place Jean-Macé lui est dédiée à Lyon ; la mairie du 7e arrondissement et un marché s'y trouvent. Une gare et un arrêt de métro portent le même nom.

La place Jean-Macé lui est également dédiée à Cocheren en Moselle, ainsi qu'un collège et le gymnase municipal.

En 2015, Jean Macé est le vingt-et-unième personnage le plus célébré au fronton des 67 000 établissements d'enseignement français : son identité a été attribuée à 235 écoles, collèges et lycées, derrière Saint Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-Dame (546), Jacques Prévert (472) et Jean Moulin (434)[14].

En 2016, à l'occasion des cent-cinquante ans de la Ligue de l'enseignement, l'exposition « Jean Macé, le livre et les bibliothèques » se tient à l'Hôtel du département du Bas-Rhin[15].

Décoration[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Réalisée sur papier albuminé, d'après négatif sur verre, format 8,5 x 5,8 cmExtrait de Album de référence de l'Atelier Nadar, vers 1900, vol. 2, lire en ligne sur Gallica.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 9782749121697, lire en ligne), p. 14.
  2. « Un cénotaphe en l’honneur du pédagogue », L'Union,‎ (lire en ligne Accès payant)
  3. Lyon, Interfaces/fonds anciens BU Lyon, « Jean Macé, l’apôtre oublié de l’instruction populaire » Accès libre, sur Interfaces. Livres anciens de l'Université de Lyon, (consulté le )
  4. Nicole Edelman, Voyantes, guérisseuses et visionnaires en France: 1785-1914, Paris, A. Michel, coll. « Bibliothèque Albin Michel Histoire », , p. 119
  5. « Jean Macé, le républicain militant », sur La Ligue de l'enseignement, (consulté le )
  6. Yannick Deshogues, « JEAN MACÉ, UN FRANC-MAÇON » Accès libre [PDF], sur yannickdeshogues.free.fr, (consulté le )
  7. Éric Burst, Monique Fuchs, Jean-Michel Wendling et al., Les Frères réunis à Strasbourg au XIXe siècle : une loge maçonnique engagée (catalogue de l’exposition qui s’est tenue au Musée historique de la ville de Strasbourg du 15 octobre 2011 au 5 février 2012), I.D. l’édition, , 94 p. (ISBN 978-2-915626-85-8, BNF 42542724, présentation en ligne)
  8. François Caron, La France des patriotes (1851-1918), Paris, Le Livre de poche, coll. « Références », , 734 p. (présentation en ligne)
  9. Loraille-Magnin (lire en ligne sur Gallica)
    ensemble de 500 fiches biographiques provenant du fichier Bossu (204) appartenant aux fonds maçonniques de la BNF, dont une sur Jean-Macé
  10. Vingt Mille Lieues sous les mers, éditions Hachette 1977, p. 159.
  11. Alexandre Tarrieu, Dictionnaire des personnes citées par Jules Verne, vol. 2 : F-M, éditions Paganel, 2021, p. 259
  12. Photo de la statue de Jean Macé dans le site Paris 1900. L'art nouveau.
  13. Détails dans le site personnel Yannick Deshogues.com : Un siècle d'hommages.
  14. « De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France », sur lemonde.fr, (consulté en ).
  15. « Jean Macé, le livre et les bibliothèques : 150 ans de lecture populaire », sur laligue67.org (consulté le )
  16. Jean François Macé dans la base de données Léonore.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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