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L'Incal

L'Incal
Série
Scénario Alejandro Jodorowsky
Dessin Mœbius
Genre(s) Bande dessinée de science-fiction

Éditeur Les Humanoïdes associés
Nombre d’albums 6

Prépublication Métal hurlant
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L’Incal est une série de bande dessinée de science-fiction française scénarisée par Alejandro Jodorowsky et dessinée par Mœbius. Sa publication a débuté en décembre 1980 dans Métal hurlant et ses six albums ont été publiés entre 1981 et 1988 par Les Humanoïdes associés sous le titre Une Aventure de John Difool. L'étude officielle de Jean Annestay Les Mystères de l'Incal, publiée en 1989, contient une dernière histoire inédite. À partir de 1998, le titre de la série est devenu L'Incal. En 2003-2004, l'ensemble de la série a fait l'objet d'une nouvelle colorisation informatique par Valérie Beltran. Le succès de cette série a conduit Jodorowsky à développer après sa conclusion l'univers de l'Incal à travers une demi-douzaine de nouvelles séries en collaboration avec différents dessinateurs.

L'histoire[modifier | modifier le code]

Dans un futur éloigné et dystopique, le détective privé John Difool reçoit l'Incal lumière, une pyramide blanche aux pouvoirs extraordinaires, des mains d'un Berg (extraterrestre venu d'une autre galaxie) mourant. L'Incal est recherché par de nombreuses factions qui veulent l'utiliser pour leur intérêt propre : les Techno-Technos (une secte de scientifiques) ; le Préz et ses bossus (le Prez est le chef d'État-dictateur de la planète) ; l'Impéroratriz : chef androgyne (siamois homme-femme relié par le dos) de la galaxie et les Bergs. En s'échappant, Difool se retrouve entraîné malgré lui dans une aventure qui le dépasse totalement et qui le transforme en sauveur de deux galaxies.

Les personnages[modifier | modifier le code]

Inspiration[modifier | modifier le code]

L'histoire de l'Incal est construite autour de notions d'alchimie. En effet, les titres des albums y font tous référence :

Dès le premier album, John Difool se subdivise entre ces quatre éléments.

La dernière page de « La cinquième essence » évoque le personnage d'ORH, l'or étant l'étape ultime de la transmutation des métaux.

De son côté, le personnage d'Animah puise son inspiration dans l'anima de Carl Gustav Jung, qui représente le côté féminin de chaque homme (l'animus étant le côté masculin)[1]. Jung est lui-même connu pour s'être intéressé à la relation entre psychanalyse et alchimie.

L'inspiration est par ailleurs d'ordre cabbalistique ou du moins basée sur des notions d’hébreu. Le personnage « OHR » est l'incarnation de la lumière (hébreu: ohr, אור), et on accède à lui par le stade spirituel supérieur du « DAATH » (hébreu: daath, דַעַת = savoir, connaissance).

Autour de la série[modifier | modifier le code]

La série est un mélange de space opera, de métaphysique et une satire de la société moderne en général et des pires défauts des êtres humains (souvent présentés par Difool lui-même). En effet, l'aspect grandiose des évènements est toujours contre-balancé par la lâcheté et l'égoïsme de Difool. À ce titre, on peut qualifier John Difool d'exemple type de l'anti-héros.

La bande dessinée L'Incal est le premier cycle de ce qui est devenu ensuite l'univers des Méta-Barons. Jodorowsky a continué la série avec Zoran Janjetov (John Difool avant l'Incal) et Juan Giménez (La Caste des Méta-Barons).

Le début de la série reprend plusieurs éléments de la bande dessinée The Long Tomorrow de Dan O'Bannon et Mœbius, créée en 1975 et 1976.

Séries dérivées

Publications[modifier | modifier le code]

Périodique[modifier | modifier le code]

58. Incal noir : Les Nuits de l’anneau rouge, .
59. Incal noir : Le Bal de l’incal, .
60. Incal noir : Son ophidité majeure, .
61. Incal noir : Techniques technos, .
62. Incal noir : Méta–baron, .
63. Incal lumière : Ove tenebrae, .
64. Incal lumière : Panique sur l’extérieur interne, .
65. Incal lumière : Animah !, .
66. Incal lumière : Neuraztenik class struggle, .
67. L’incal lumière : Imperoratriz, .
68. L’incal lumière : Lac d’acide, .
86. Ce qui est en bas : Les Psycho–rats, .
87. Ce qui est en bas : À travers la décharge, .
88. Ce qui est en bas : La Planète d’or, .
89. Ce qui est en bas : Forêt de cristal, .
90. Ce qui est en bas : La Porte de la transfiguration, .
107-111. Ce qui est en haut, janvier-.

Albums[modifier | modifier le code]

  1. L'Incal noir, couleurs d'Yves Chaland, .
  2. L'Incal lumière, couleurs d'Isabelle Beaumenay-Joannet, .
  3. Ce qui est en bas, couleurs d'Isabelle Beaumenay-Joannet, .
  4. Ce qui est en haut, couleurs d'Isabelle Beaumenay-Joannet .
  5. La Cinquième Essence, 1re partie : Galaxie qui songe, couleurs de Zoran Janjetov, .
  6. La Cinquième Essence, 2e partie : La Planète Difool, couleurs de Zoran Janjetov, .

Influences[modifier | modifier le code]

La série est classée par certains dans le domaine de la science-fiction cyberpunk ; c'est le cas en 2020 de France Inter, qui la cite comme un exemple de bande dessinée de ce genre [2]. En 2018, Le Point le classait dans sa sélection des « 7 indispensables de la BD de science-fiction », en précisant que selon ce même journal ce sont des œuvres emblématiques de la bande dessinée[3].

L'Incal est régulièrement cité aux côtés de Blueberry comme une œuvre phare de Mœbius, voire sert à rappeler qui était son dessinateur[4]. Par la suite, à l'occasion de l'édition en intégrale de L'Incal, Le Progrès indique que cette série fait partie de l'une des plus célèbres « pépites » de la BD qu'a réalisé ce dessinateur[5]. En 2014, le New York Times cite notamment L'Incal pour présenter des œuvres de Jodorowsky[6].

En 2019, le journal suisse Le Temps désigne L'Incal comme un « sommet de la bande dessinée »[7]. La série est encore citée en 2020 par le journal français Sud Ouest parmi les « BD qui ont changé la BD »[8], par BFM-TV comme un « monument du 9e art »[9]. La même année, Les Échos le cite parmi « 10 BD qui ont battu des records de longévité », en précisant que cette série de six albums a eu une influence majeure dans le 9e art (la bande dessinée) ainsi que dans le 7e (le cinéma) et ce, y compris aux États-Unis[10]. Le magazine américain Rolling Stone le classe en 2019 dans sa sélection des 50 meilleurs romans graphiques avec des non-super-héros (« The 50 Best Non-Superhero Graphic Novels »)[11].

Prix[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Saucin (1996), p. 231 et note 3.
  2. Olivier Bénis, « Littérature, cinéma, séries, jeux vidéo : six œuvres pour comprendre ce qu'est le cyberpunk », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  3. Romain Brethes, Lloyd Chéry, « Les 7 indispensables de la BD de science-fiction », sur Le Point, (consulté le )
  4. « Jean-Giraud, alias Moebius, laisse Blueberry et l'Incal orphelins », sur L'Humanité, (consulté le )
  5. « Les Editions Numériques », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  6. (en-US) Eric Benson, « The Psychomagical Realism of Alejandro Jodorowsky (Published 2014) », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  7. « Alexandro Jodorowsky, pape et bateleur », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  8. Philippe Belhache, « « L’Incal » : de Moebius vint la lumière » (Article de presse), sur Sud Ouest, (consulté le )
  9. « Pourquoi "Dune" continue de fasciner, plus d'un demi-siècle après sa création », sur BFMTV (consulté le )
  10. « 10 BD qui ont battu des records de longévité », sur Les Echos, (consulté le )
  11. (en-US) Joe Gross et Joe Gross, « The 50 Best Non-Superhero Graphic Novels », sur Rolling Stone, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Documentation[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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