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Marché intérieur de l’électricité et du gaz naturel

Le marché intérieur de l’électricité et du gaz naturel de l'Union européenne est constitué des marchés européens du gaz naturel et de l'électricité. Il trouve son origine dans la déclaration de Messine de 1955, par laquelle les ministres européens affirmaient que des mesures devraient être mises en œuvre « pour développer les échanges de gaz et de courant électrique propres à augmenter la rentabilité des investissements, à réduire le coût des fournitures, à coordonner les perspectives communes de développement de leur production et consommation, et à dresser les lignes générales d’une politique d’ensemble ».

Il fut précédé par le traité de Paris de 1951 qui créa le marché unique du charbon (CECA) en 1952, suivi par le traité Euratom de 1957, qui a établi l'approvisionnement commun des états membres en combustibles nucléaires.

Le marché intérieur européen de l’électricité et du gaz naturel affecte notamment le marché de l'électricité en France.

Mise en place du marché intérieur de l'énergie[modifier | modifier le code]

Le marché intérieur de l'énergie a fait l'objet de plusieurs séries de directives et de règlements successifs, regroupés en « paquets législatifs ».

La libéralisation des marchés de l'énergie a commencé en 1997 pour l'électricité (Directive 96/92/CE) et en 2000 pour le gaz naturel (Directive 98/30/CE).

En 2012, dans une communication intitulée « Pour un bon fonctionnement du marché intérieur de l'électricité »[1] la Commission suggère l'adoption de nouveaux critères d'aides au développement de sources d'énergie renouvelables, puis en 2013, dans une communication[2] elle prépare un nouveau cadre règlementaire européen. Les tarifs d'achat y seraient abandonnés au profit de « tarifs préférentiels » encourageant les producteurs d'énergie renouvelable à s'adapter aux conditions du marché de l'énergie[3], les aides devant respecter un cadre général européen basé sur une « analyse des coûts comparatifs » que la Commission souhaite entreprendre elle-même en complément des travaux engagés par l'OCDE et l'agence internationale de l'énergie, diminuant avec la maturation du marché, pour mieux « tenir compte de l'évolution du marché, de la technologie et de la société ».

Deuxième paquet énergie[modifier | modifier le code]

Au sommet de Lisbonne des 23 et , les chefs d'État et de gouvernement ont affirmé leur volonté « d'accélérer la libéralisation dans des secteurs tels que le gaz et l'électricité »[4]. Le Conseil de l'Union européenne du a conclu un accord prévoyant la libéralisation de ces marchés pour les clients non résidentiels au plus tard le , suivie d'une ouverture complète pour tous les clients au plus tard le .

Ces accords se sont traduits dans plusieurs textes adoptés en , notamment :

Troisième paquet énergie[modifier | modifier le code]

Présenté en , le troisième paquet énergie a été adopté le . Il concerne notamment, dans le domaine du gaz et celui de l'électricité[5] :

Le paquet comprend cinq textes, dont deux directives qui nécessitent des mesures de transposition dans le droit interne :

Paquet énergie-climat[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Paquet climat-énergie.

Aux directives et règlements concernant directement le marché intérieur de l'énergie, s'ajoutent les textes du paquet climat-énergie, qui impactent indirectement la politique européenne de l'énergie.

Réforme du marché de l'électricité[modifier | modifier le code]

Le 14 décembre 2023, les législateurs européens (Parlement, Conseil européen et Commission européenne) scellent un accord politique sur la réforme du marché de l'électricité, dans le but de limiter l'explosion des prix de l'électricité, d'accélérer le déploiement des énergies renouvelables et d'apporter une réponse européenne aux distorsions de concurrence avec la Chine et les États-Unis. Le texte prévoit la mise en place de « contrats pour différence » (CFD) pour la vente de la production des nouvelles centrales de production d'électricité décarbonée, renouvelables ou nucléaires. Par ces contrats, l'État garantit un prix fixe aux producteurs d'électricité et les surprofits sont redistribués aux industriels et aux ménages. Un compromis entre la France et l'Allemagne prévoit que la France puisse accorder des subventions pour prolonger la durée de vie de ses réacteurs nucléaires existants, mais avec des restrictions pour éviter qu'elle n'avantage son industrie. Le développement de contrats d'achat d'électricité de long terme à un prix décidé d'avance (PPA) est également encouragé pour limiter la volatilité des tarifs. En cas de flambée des prix de l'électricité, les États peuvent prendre des mesures temporaires pour fixer les prix[6].

Régulation de l'énergie[modifier | modifier le code]

La directive no 96/92/CE du [7], remplacée par la directive no 2003/54/CE du [8], a prévu la mise en place, dans chaque État membre de l'Union européenne, d'agences de régulation des marchés de l'énergie.

Autorités de régulation[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Régulateur de l’énergie en Europe.

Codes de réseau[modifier | modifier le code]

La coordination entre les gestionnaires de réseau de transport passe par la définition de « codes de réseau » transfrontaliers, qui régissent la fourniture et la gestion d’un accès transfrontalier effectif et transparent aux réseaux de transport. Ces codes de réseau, qui s'ajoutent aux codes de réseau nationaux consacrés aux questions non transfrontalières, sont élaborés pour :

Agence de coopération des régulateurs de l’énergie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Agence de coopération des régulateurs de l'énergie.

Le règlement no 713/2009 du [11] a institué une Agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACER, selon son sigle anglophone). Elle est opérationnelle depuis le . L’Agence, dotée de la personnalité juridique, émet des avis et participe à la création des « codes de réseau » dans le domaine de l'électricité et du gaz. Elle pourra également prendre des décisions concernant les infrastructures transfrontalières, y compris des dérogations à certaines dispositions de la réglementation applicable[12].

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. COM(2012) 663 final.
  2. Commission européenne (2013), Réaliser le marché intérieur de l’électricité et tirer le meilleur parti de l’intervention publique
  3. Renouvelables : le futur cadre règlementaire européen dévoilé ; Actu-Environnement, 2013-11-05, consulté 2013-11-07
  4. Communiqué de presse du Conseil - 5 décembre 2000
  5. Communiqué de presse de l'Union européenne - 19 septembre 2007
  6. L'Union européenne finalise la réforme du marché de l'électricité, Les Échos, 14 décembre 2023.
  7. Directive 96/92/CE
  8. Directive 2003/54/CE
  9. Règlement (CE) no 714/2009
  10. Règlement (CE) no 715/2009
  11. Règlement (CE) no 713/2009
  12. Agence de coopération des régulateurs de l'énergie

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Consultez la bibliographie sur l'Union européenne

Directives[modifier | modifier le code]

Règlements[modifier | modifier le code]

Compléments[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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