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Robert de La Tour du Pin (archevêque de Vienne)

Robert de La Tour du Pin
Fonctions
Archichancelier
Frédéric Barberousse
après
Archevêque de Vienne
Archidiocèse de Vienne
-
Guillaume de Clermont (d)
Aynard de Moirans (d)
Légat pontifical
à partir de
Biographie
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activité

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Robert dit de La Tour du Pin, mort en , est un prélat de la seconde moitié du XIIe siècle, archevêque de Vienne. Son appartenance à la famille de La Tour du Pin est probable, mais non prouvée.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Les origines de Robert ne sont pas connues.

Son prénom est associé aux cognonem de La Tour, chez Chevalier (1879)[1], ou plus couramment de La Tour du Pin, notamment dans le Gallia Christiana[2]. L'historien dauphinois Claude Charvet (XVIIIe siècle) a considéré, sans donner de preuves, qu'il appartenait ainsi à la famille de La Tour du Pin[3]. L'archiviste paléographe Bruno Galland (1994) souligne cependant que les généalogistes ayant travaillé sur cette famille ne font pas mention de cet archevêque[3].

L'abbé Roche (1894)[4], Régné (1921)[5] ou encore Gaussin (1962)[6], indique pourrait être le même Robert, qui a été évêque de Viviers de 1071 à 1073. Le Gallia Christiana avance seulement que l'archevêque de Vienne a été un ancien moine et il ne fait pas mention de l'occupation du siège épiscopal de Viviers[2]. Dans un article paru en 1930, Roche, à propos de l'évêque de Viviers, Robert, précise « ceux qui le rattachent à la famille de la Tour-du-Pin disent qu'il passa du siège de Viviers à celui de Vienne, en 1173 ou 1174. Cette affirmation n'est pas appuyée sur des preuves suffisantes, car, écrit Hauréau, Robert de la Tour-du-Pin qui obtint le gouvernement de la métropole de Vienne, en 1173, venait directement du monastère de la Chaise-Dieu et non pas de l'évêché de Viviers »[7].

Galland (1994) observe que l'on ne connaît ni sa carrière, ni la date précise de son épiscopat[3]. Il n'aborde pas non plus l'hypothèse de l'occupation du siège de Viviers.

Archiépiscopat[modifier | modifier le code]

Robert est moine de La Chaise-Dieu[2],[1] (Auvergne, diocèse du Puy-en-Velay).

Il semble monter sur le trône archiépiscopal de Vienne, entre 1070 et 1073 (Chevalier, 1879)[1], l'année 1173 semblant la plus probable[2],[8].

Il est en effet mentionné pour la première fois comme évêque élu dans un accord amical de 1173, entre l'évêque du Puy, son Église et le vicomte de Polignac[9].

Rapidement, à la suite de l'élection, il est créé légat pontifical[10]. Il est mentionné comme tel dans plusieurs lettres du pape Alexandre III, au plus tard à partir de l'année 1175 (voir actes du Regeste dauphinois)[10].

Vers 1173/76 (?), il reçoit une lettre du pape Alexandre III qui le charge de protéger les Chartreux sur son territoire[11]. Il est mentionné dans plusieurs actes concernant l'Église de Die[1].

Le pape le charge, avec d'autres, de la paix avec l'empereur Frédéric Barberousse[10],[12]. La rencontre entre les deux princes se fait en 1177, à Venise[10]. L'empereur se rend dans le royaume de Bourgogne, arrivant à Arles en . Si les prélats de la partie Sud le rencontrent dans la cité archiépiscopal, ceux du Nord, comme Robert, ne s'y rendent pas[10]. Il faut attendre le déplacement de l'empereur à Vienne, le mois suivant, du 9 au , pour que les deux hommes se rencontrent[1],[10].

L'empereur Frédéric Barberousse, connaissant les rivalités entre les cités archiépiscopales d'Arles et de Vienne, poursuit la politique de ses prédécesseurs en nommant l'archevêque de Vienne comme archichancelier de Bourgogne[1],[13]. Robert apparaît comme tel dans une lettre de l'empereur, d'[14]. Dans pas moins de onze diplômes impériaux sur dix-huit, l'empereur utilise ce titre pour désigner Robert (Roberti Viennensis archiepiscopus et Provinciae ac Burgundiae archicancellarius)[13]. Dans un acte concernant l'arbitrage entre l'évêque de Valence et les habitants de la ville, l'empereur précise qu'il a consulté « son fidèle Robert »[15].

En 1179, il est présent lors du Troisième concile du Latran[1],[16].

Au cours de l'automne de 1184, il est présent lors d'une nouvelle rencontre entre le pape et l'empereur[15]. Il est à nouveau présent, mais cette fois-ci dans la suite impériale[15].

Les tensions entre le pape et l'empereur reprennent. Un nouveau pape, Urbain III, est élu sur le trône, en 1185[15]. Robert participe au double couronnement de Frédéric Barberousse, le , à Milan[15],[1],[8]. C'est lui-même qui dépose la couronne de Bourgogne sur la tête de l'empereur, provoquant la colère du pape[15]. Il n'existe pas d'acte marquant cette colère envers l'archevêque, mais elle doit être supposée[15]. Galland (1994) explique que le revirement dans l'attitude de Robert vis-à-vis de la Papauté en prenant le parti impérial révèle surtout une politique d'obtention de bénéfices impériaux, augmentant son prestige face à Arles[17].

En 1187, un nouveau pape est élu, Grégoire VIII. Robert ne semble plus échanger avec l'empereur, montrant en cela son indépendance face à l'autorité impériale[18].

Mort et sépulture[modifier | modifier le code]

Robert semble abdiquer[1], peut être en raison d'une maladie[18].

Il aurait désigné pour successeur Ainard, auteur de la dalle funéraire[8]. Cette affirmation a cependant été mise en doute par Alfred de Terrebasse (XIXe siècle)[19].

Robert meurt le 17 ou le [1]. Sa plaque funéraire, située dans la cathédrale Saint-Maurice de Vienne[20],[19], indique que sa mort est placée dans L'an du Seigneur 1195, le 15 des calendes de juillet [17 juin][8]. Il est le premier archevêque à avoir sa sépulture dans la cathédrale[8],[19].

La date d'accession d'Ainard, son successeur, n'est pas précisément connue, elle est placée entre le début de l'année 1196 voire au plus tard en 1204[19].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Ulysse Chevalier, Notice chronologico-historique sur les archevêques de Vienne : d'après des documents paléographiques inédits, Vienne, , 18 p. (lire en ligne), p. 13.
  2. a b c et d Gallia Christiana — t.XVI, « Provinces de Vienne », Impr. valentinoise, (lire en ligne), p. 85-87, « Archiepiscopi Viennenses ».
  3. a b et c Galland 1994, p. 87.
  4. Auguste Roche, Armorial généalogique et bibliographique des évêques de Viviers, (lire en ligne), p. 165-167.
  5. Jean Régné, Histoire du Vivarais (2): Le développement politique et administratif du pays, de 1039 à 1500, Marseille, (lire en ligne), p. 41.
  6. Pierre-Roger Gaussin, L’abbaye de La Chaise-Dieu 1043-1518, Brioude, Almanach de Brioude, , p. 691.
  7. Auguste Roche, « Notes sur la chronologie des évêques de Viviers », Revue du Vivarais, Aubenas,‎ , p. 68-69 (lire en ligne).
  8. a b c d et e Robert Favreau, Jean Michaud, Bernadette Mora, « La ville de Vienne en Dauphiné », Corpus des inscriptions de la France médiévale, no 15,‎ , p. 12-13 (lire en ligne).
  9. Regeste dauphinois, p. 752, Tome 1, Fascicule 3, Acte no 4506 (en ligne).
  10. a b c d e et f Galland 1994, p. 89.
  11. Regeste dauphinois, p. 754, Tome 1, Fascicule 3, Acte no 4522 (en ligne).
  12. Galland 1994, p. 93.
  13. a et b Galland 1994, p. 90.
  14. Regeste dauphinois, p. 782, Tome 1, Fascicule 3, Acte no 4694 (en ligne).
  15. a b c d e f et g Galland 1994, p. 91.
  16. Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), p. 112-113, acte no 410.
  17. Galland 1994, p. 92.
  18. a et b Galland 1994, p. 92-93.
  19. a b c et d Galland 1994, p. 88.
  20. Notice no PM38000403, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]