Wikipédia, l'encyclopédie libre

Diocèse de Séez

Diocèse de Séez
Image illustrative de l’article Diocèse de Séez
Cathédrale Notre-Dame de Sées.
Informations générales
Pays France
Église catholique
Rite liturgique romain
Type de juridiction diocèse
Création IIIe siècle
Province ecclésiastique Province ecclésiastique de Rouen
Siège Sées
Titulaire actuel Bruno Feillet
Langue(s) liturgique(s) français
Territoire Département de l'Orne
Site web www.diocesedeseez.org site officiel
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org
modifier Consultez la documentation du modèle

Le diocèse de Séez correspond actuellement au département de l'Orne et l'évêché est situé à Sées.

Toponymie[modifier | modifier le code]

La graphie Séez correspond à celle généralement employée jusqu’à la fin du XVIIIe siècle pour le nom de la ville. Officiellement, l’orthographe de celui-ci est devenue Sées, ce qui a permis d’éviter l'homonymie avec Séez de Savoie (nouvellement française)[1]. Cependant, l’usage antérieur a été conservé par l'Église catholique (diocèse de Séez, évêque de Séez)[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Le sud de l'actuelle Normandie fut vraisemblablement évangélisé par saint Martin de Tours et ses compagnons. Le Perche garde le souvenir de sainte Céronne, une moniale venue de la région de Béziers, morte en 490. L'établissement épiscopal vint de Tours ou de Rouen vers le Ve siècle. Ainsi saint Latuin est le premier évêque de Séez, ou plutôt d'Exmes. Il semblerait en effet que le premier évêché se situa à Exmes, cité romaine importante. L'évêque Passivus signe les documents des conciles comme évêque d'Exmes puis comme évêque de Séez à partir de 541. À cette date, il semblerait que le redécoupage des diocèses créa deux nouveaux évêchés, Lisieux et Séez, remplaçant pour partie le diocèse d'Exmes.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

L'installation des évêques de Séez s'effectuait selon un cérémonial assez pittoresque, décrit en 1836 par F-J Libert dans un Mémoire (ci-dessous référencé). Cette pratique se poursuivit jusqu'au XVIIe siècle.

Époque moderne[modifier | modifier le code]

1547 : une bulle du pape Paul III sécularise les chanoines de l'église (cathédrale) de Séez qui, depuis 1131, appartenaient à l'ordre de Saint-Augustin, étaient habillés de blanc et logeaient en commun. Le roi Henri II les autorise à porter le même habit que les autres ecclésiastiques et à occuper séparément les maisons vendues par le chapitre.

Au cours du XVIe siècle, Jacques de Silly, évêque de Séez (et baron de Fleuré (Orne)) fait bâtir une résidence dans cette paroisse[3] ; cette « maison de plaisance (sic) des évêques le restera jusqu'à la Révolution.

1698 : extraits du Mémoire sur l'état de la France, Généralité d'Alençon, établi à cette date par l'Intendant, M. de Pommereuil : « Les ecclésiastiques séculiers de cette généralité, y compris les curés, sont au nombre de 2 285. Tous les couvents renferment 337 religieux et 877 filles. » Ce Mémoire répertorie :

NB : il y avait aussi une collégiale Saint-Nicolas (de 6 chanoines) au Merletault[réf. nécessaire] (qui était à cette époque dans le diocèse de Lisieux).

Époque révolutionnaire[modifier | modifier le code]

Mars 1789 : les députés élus pour représenter le clergé aux états généraux de 1789 sont :

1790 : selon les dispositions de la Constitution civile du clergé votée par l'Assemblée constituante, il est procédé dans chaque nouveau département à l'élection d'un « évêque constitutionnel » ; Jacques-André-Simon Le Fessier (1735-1805), précédemment curé de Bérus près d'Alençon, est élu pour l'Orne. Il siège également à l'Assemblée législative du département, qui comprend 10 députés. D'autres évêques lui donnent la consécration, malgré l'opposition du pape Pie VI.

Me Marquet, précédemment principal du collège d'Alençon, est nommé vicaire de l'évêque constitutionnel. Thomas Poulard, né à Dieppe en 1754, est vicaire épiscopal (il sera évêque constitutionnel de Saône-et-Loire à Autun en 1800 et 1801 avant l'application du concordat du 15 juillet 1801).

En 1793, le sieur Le Fessier, constatant que « tout culte public est prohibé et reconnu contraire à l'ordre social et à la tranquillité », selon la Convention, remet sa démission au conseil général de Séez, ce qui lui vaut un emprisonnement à Alençon pendant 47 jours.

Plusieurs membres du clergé (ainsi que de simples fidèles) furent arrêtés, jugés et condamnés à la déportation ou parfois à mort par les tribunaux révolutionnaires ; motifs invoqués : « réfractaires », « contre-révolutionnaires », « conspirateurs » ou « fanatiques et ennemis du peuple ».

(Cf Martyrologe du clergé français pendant la Révolution, 1840)

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

En 1844, Charles-Frédéric Rousselet étant évêque de ce diocèse, est imprimé (chez Jules Valin, imprimeur à Sées) un Recueil des statuts, réglemens, instructions, mandemens et ordonnances pour le bon ordre de la discipline et de l'administration dans le diocèse de Séez. Ce livre très détaillé, intégralement consultable sur Internet, donne une idée extrêmement précise du fonctionnement du diocèse à ses différents échelons (administration centrale de l'évêché, chapitre de la cathédrale, archidiaconés, archiprêtrés, doyennés, paroisses). À peu de chose près, les dispositions qui y sont contenues resteront en vigueur plus d'un siècle (jusqu'au concile de Vatican II).

Découpage administratif[modifier | modifier le code]

Avant le Concordat de 1801[modifier | modifier le code]

Le diocèse était découpé en 5 archidiaconés :

Il y avait 16 doyennés : Saint-Pierre-sur-Dives, Falaise, Trun, Exmes, Aubigny, Briouze, Argentan, Asnebec, Écouché, Macé, Alençon, Sées, Moulins-la-Marche, Mortagne, La Perrière, Bellême, et 497 paroisses.

de 1801 à 1995[modifier | modifier le code]

À la suite du concordat de 1801 passé entre le Premier consul Bonaparte et le pape Pie VII :

Vers 1950, chacun des 2 vicaires généraux porte également le titre ancien d'"archidiacre" : « archidiacre du Perche » (pour Charles Leconte, décédé en 1954) et « archidiacre de Normandie » (pour Louis Mercier, décédé en 1960).

de 1995 à 2016[modifier | modifier le code]

Par décision d'Yves-Marie Dubigeon, le diocèse de Séez est réorganisé administrativement en 1995[4].

Trente-trois paroisses sont créées (aux limites beaucoup plus étendues que les anciennes) :

Nota: les 2 dernières paroisses ci-dessus seront fusionnées en 2015

Sur le plan pastoral, ces nouvelles paroisses sont coordonnées en sept doyennés :

Nota: Les antiques archidiaconés et les archiprêtrés sont supprimés.

Depuis 2016[modifier | modifier le code]

Le lundi , Jacques Habert instaure dix pôles missionnaires sur le diocèse de Séez :

Les évêques de Séez[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Liste des évêques de Séez.

L'évêque de Séez ne semble pas posséder de grand titre temporel: il était seigneur de Fleuré, lieu de sa résidence de villégiature.

Évêques originaires du diocèse de Séez[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Patricia Eichel-Lojkine, Marguerite de Navarre, Paris, Perrin, , 395 p. (ISBN 978-2-262-08604-6, BNF 46905463, lire en ligne)
  2. « Mgr Bruno Feillet est nommé évêque de Séez », sur L'Église catholique à Reims et dans les Ardennes, (consulté le )
  3. Casset (M.), Les évêques aux champs, Châteaux et manoirs des évêques normands au Moyen Âge (XIe – XVe siècles), annexes, Le manoir des évêques de Sées à Fleuré, Presses Universitaires de Rouen et du Havre, 2007, p. 293-304. (https://books.openedition.org/purh/7150?lang=fr)
  4. Carte : http://diocesedeseez.cef.fr/-Paroisses-.html

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

v · m
Édifices religieux de la Normandie, et diocèses de Normandie
Circonscriptions
Cathédrales
Basiliques
Abbayes du Calvados
Abbayes de l'Eure
Abbayes de la Manche
Abbayes de l'Orne
Abbayes de la Seine-Maritime
Collégiales
Église catholique en France
v · m
Circonscriptions catholiques en France
À la fin de l’Ancien Régime
Les noms en italique désignent les évêchés non-français en 1791
Province d'Aix
Province d'Albi
Province d'Arles
Province d'Auch
Province de Besançon
Province de Bordeaux
Province de Bourges
Province de Cambrai
Province d'Embrun
Province de Lyon
Province de Narbonne
Province de Paris
Province de Reims
Province de Rouen
Province de Sens
Province de Toulouse
Province de Tours
Province de Vienne
Évêchés dépendants de sièges étrangers
Sièges immédiats
Archidiocèse de Gênes
Archidiocèse de Mayence
Archidiocèse de Pise
Archidiocèse de Trèves
Autres évêchés extérieurs à la France en 1791
Province d'Avignon
Province de Tarentaise
1791-1801 (Constitution civile du clergé)
1801-1822 (Concordat de 1801)
Les diocèses dont le nom est inscrit en italique se sont trouvés hors de France après le démantèlement de l'empire en 1814 et 1815.
Province d'Aix
Province de Besançon
Province de Bordeaux
Province de Bourges
Province de Lyon
Province de Malines
Province de Paris
Province de Rouen
Province de Toulouse
Province de Tours
1822-2002 (Prévues par le concordat de 1817, en 1883)
Les diocèses dont le nom est suivi d'une astérisque sont ceux qui ont été rétablis en 1822
Province d'Aix, Arles et Embrun
Province d'Albi (Castres et Lavaur)*
Province d'Alger (1866-1962)
Province des Antilles et de la Guyane (1967)
Province d'Auch*
Province d'Avignon
Province de Besançon
Province de Bordeaux
Province de Bourges
Province de Cambrai
Province de Chambéry
Province de Lyon et Vienne
Province de Nouméa (1966)
Province de Papeete (1966)
Province de Paris
Province de Reims*
Province de Rennes (Dol et Saint-Malo) (érigée en 1859)
Province de Rouen
Province de Sens (-Auxerre)*
Province de Toulouse et Narbonne
Province de Tours
Sièges immédiats
Depuis la réforme de 2002
Les diocèses dont le nom est inscrit en gras sont des archevêchés non-métropolitains
Province des Antilles et de la Guyane (Saint-Pierre et Fort-de-France)
Province de Besançon
Province de Bordeaux (-Bazas)
Province de Clermont
Province de Dijon
Province de Lille
Province de Lyon
Province de Marseille
Province de Montpellier (-Lodève-Béziers-Agde-Saint-Pons-de-Thomières)
Province de Nouméa
Province de Papeete
Province de Paris
Province de Poitiers
Province de Reims
Province de Rennes (-Dol-Saint-Malo)
Province de Rouen
Province de Toulouse (-Saint-Bertrand-de-Comminges-Rieux)
Province de Tours
Sièges immédiats